Tunisie: "2012 sera encore difficile"

Publié le par tunisnews

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La présidente de l'organisation patronale tunisienne UTICA a estimé mardi que 2012 serait encore "une année difficile" pour la Tunisie et qu'il faudrait "plusieurs années" pour redresser la situation économique et sociale dans ce pays.
 
"Il faut dire la vérité aux gens: 2012 sera encore une année difficile, ce sera même encore plus dur", a déclaré Ouided Bouchamaoui, élue en mai à la tête de l'UTICA, dans un entretien à l'AFP.
 
"Si on arrive à avoir 2 ou 3% de croissance ce sera déjà extraordinaire", a-t-elle ajouté, alors que Tunisie, habituée ces dernières années à des taux de croissance de 4 à 5%, a enregistré un recul de -3% au premier semestre 2011.
 
"Il faudra des années pour redresser la situation. Il sera impossible de trouver du travail en 5 ans à 700.000 chômeurs. Les projets d'infrastructure ne se réaliseront pas du jour au lendemain, et les déséquilibres régionaux ne seront pas redressés en quelques semaines", a poursuivi la présidente de l'UTICA, qui représente plus de 20.000 chefs d'entreprises, essentiellement patrons de PME.
 
"Il faut que les gens aient confiance en nous, que la paix sociale et la sécurité soient rétablies", a jugé Mme Bouchamaoui, en souhaitant "une pause dans les revendications sociales".
 
Depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier, grèves et sit in se sont multipliés dans les entreprises. "Je comprends les frustrations des jeunes chômeurs, mais tout ne peut pas se faire tout de suite, il faut laisser les entreprises travailler et préserver l'emploi", a-t-elle dit.
 
Elle a également jugé que l'Etat se devait d'être plus rassurant vis à vis des investisseurs étrangers qui ont adopté une position de "wait and see" par rapport à la Tunisie, et plus ferme vis à vis de l'explosion du commerce informel.
 
"L'Etat doit être présent et la police doit faire son travail. Où sont les contrôles sanitaires, les contrôles douaniers ? Le commerce informel est en train de tuer toute une économie légale", a-t-elle estimé, reconnaissant que cette activité faisait vivre environ 50.000 personnes.
 
Réagissant aux accusations de corruption et de proximité de l'UTICA avec l'ex régime de Ben Ali, Mme Bouchamaoui a martelé qu'il n'y avait eu "aucun abus au sein du patronat tunisien".
 
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